Le 27 mai, le conseil municipal a examiné le contrat de mixité sociale de la ville pour la période 2020-2025. Le contrat de mixité sociale est un contrat entre Le Vésinet et la préfecture qui détermine pour les 6 années à venir l’emplacement des logements sociaux qui seront construits.

Ce contrat de mixité sociale appelle plusieurs commentaires. 

1/ Ce document, qui est le plus important soumis au conseil municipal depuis le début début de la mandature, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec la société civile. Les associations de défense du site du Vésinet – qui ne sont pas membres de la commission d’urbanisme qui examine les délibérations avant qu’elles passent au conseil municipal – n’ont pas été consultées. Ce document structurel a été élaboré en chambre sans aucune transparence vis-à-vis de la population qui est concernée au premier chef par les immeubles qui viendront à se construire. 

2/ Sur la forme, ce contrat, contrairement à son nom, n’a aucune valeur contraignante et son élaboration ne répond à aucune obligation réglementaire à ce stade. Il s’agit d’une démarche purement volontaire de la part de la ville. Elle permet de témoigner d’une bonne volonté vis-à-vis de la préfecture. Ce contrat est néanmoins un outil utile pour planifier l’aménagement de la ville.

3/ À travers ce contrat, la ville s’engage à construire sur les 6 prochaines années 1082 logements sociaux: 2 474 sont déjà financés mais pas encore construits, 251 seront financés entre 2020 et 2022, et 357 le seront entre 2023 et 2025.

Le détail des projets par quartier et le suivant : 

Dans le quartier princesse, 88 nouveaux logements sociaux, en plus des 220 de la ZAC, dont:

  • 45 sur le terrain de l’hôpital pour y loger le personnel,
  • 17 aux 3 et 3 bis rue de Verdun à l’emplacement actuel de pavillons,
  • 25 sur l’îlot du chemin de ronde.

Sur l’îlot des Courses, 79 nouveaux logements sociaux, dont:

  • 32 sur le périmètre d’étude instauré par la mairie sur la moitié de l’ïlot (cf. ci-dessous),
  • 21 sur la parcelle du bailleur social I3F,
  • 13 à l’emplacement de l’ancienne station-service,
  • 13 au 24 rue Alexandre-Dumas en face de la station RER Le Vésinet Le Pecq.

Dans le quartier République, 105 nouveaux logements sociaux, dont:

  • 37 sur le périmètre d’étude instauré par la mairie,
  • 18 dans l’immeuble les années 70,
  • 45 nouveaux logements sociaux sur l’îlot Pasteur, qui posent la question de leur articulation avec le réaménagement global de l’îlot et la rénovation des infrastructures publiques (école, conservatoire, crèche).

Dans le quartier Charmettes, 62 nouveaux logements sociaux, dont:

  • 20 à l’emplacement de la crèche sur la place des Charmettes,
  • 15 au-dessus du café,
  • 15 au-dessus de la quincaillerie.

Dans le centre-ville, 275 nouveaux logements sociaux, dont:

  • 76 sur la portion du boulevard Carnot allant de La Poste à la MJC,
  • 49 sur la place du marché,
  • 31 rue Jean-Laurent en face du garage de voitures anciennes,
  • 28 au-dessus de la poissonnerie,
  • 22 dans la rue Thiers,
  • 25 sur le boulevard Carnot au niveau du bar le numéro 55,
  • 20 au-dessus de la poste,
  • 10 au-dessus de la Maison de la Presse.

En somme il s’agit bien d’un bétonnage massif des centralités du Vésinet qui est prévu pour les années à venir.

4) Le réalisme de ses projets pose question dans la mesure où, sur la période 2020-2022, sur les 17 opérations prévues seules 7 ont déjà un bailleur social identifié. Et sur la période 2023 à 2025, sur les 16 opérations prévues, aucun bailleur social n’a été identifié.

5) Cela pose la question plus générale de la vision stratégique qu’a le maire pour la ville. Sur les 6 prochaines années il est envisagé de construire 1400 logements (1082 au titre du contrat de mixité sociale et 400 en accession à la propriété dans des programmes mixtes) qui représentent 4000 nouveaux habitants, dont 300 familles très précaires logées dans des logements sociaux dit PLAI.

Cela pose de nombreuses questions auquel le maire n’a pas répondu. Comment accueille-t-on ces nouvelles populations ? Comment accompagner les familles précaires alors que l’activité sociale de la mairie via le CCAS est actuellement tournée vers les seniors ? Comment financer les aménagements nécessaires des infrastructures publiques (extension des écoles, nouvelle crèche, entretien des espaces verts, travaux de voirie, moyens de transport…)? Quels coûts ces nouveaux habitants représenteront pour les finances de la ville dans un contexte où les bailleurs sociaux sont exonérés de taxe foncière et où la suppression de la taxe d’habitation va priver la commune d’importantes ressources? Comment financer les dépenses engendrées par ces 4000 nouveaux habitants alors que la ville n’a pas de nouvelles recettes en face ? Est-il raisonnable de construire tous ces logements sociaux si rapidement ?

Les décisions qui sont prises par la municipalité actuelle vont avoir des impacts durables sur la prochaine décennie. En l’absence de nouvelles recettes pour la ville, il est à craindre que tout cela se solde par une augmentation des impôts payés par les résidents propriétaires via une augmentation de la taxe foncière.

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